Travailler efficacement sa voix ou son instrument : quelle méthodologie ?
On a souvent l’impression que pour être efficace à son instrument ou dans son chant, il faut travailler, encore et encore, de longues heures. Mais avez-vous remarqué qu’au bout d’un moment, plus on travaille un passage, moins on y arrive ? Comment faire pour y remédier, et comment travailler efficacement sa voix ou son instrument, sans s’écoeurer au passage ?

Trouvez VOTRE méthodologie de travail vocal et instrumental
Un professeur ou un coach pourra vous guider, en vous donnant des trucs et astuces. Mais il est primordial de vous approprier votre propre méthode de travail, en utilisant ce qui fonctionne pour vous.


Le mieux est d’écouter tout ce que votre professeur, votre coach, ou votre kiné spécialisé pourra vous apporter comme astuces, et d’en faire votre propre synthèse. Testez, voyez ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins pour vous, prenez des notes, créez votre méthode de travail.
Et n’oubliez pas, votre méthode peut (et devrait, même) évoluer dans le temps. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus forcément dans 1 an ou dans 10 ans. Accordez-vous le temps de faire le point de temps en temps sur votre progression et votre méthodologie de travail.
Quelques trucs et astuces pour travailler efficacement en diminuant vos contraintes vocales et physiques
Méthodologie pour la voix
Si vous êtes chanteur ou chanteuse, vous pouvez commencer par écouter la partie que vous devez chanter, soit en la jouant si vous êtes musicien(ne), soit en écoutant une ou plusieurs versions du chant. Ensuite, vous pouvez noter ou être attentif(ve) au rythme, au tempo, aux syncopes, etc. Observez bien comment le chant est calé sur la musique.
Ensuite, vous pouvez noter le ou les passages qui vous semblent mériter davantage d’attention. Cela peut être par exemple un intervalle un peu particulier, une dissonance recherchée, une rythmique particulière, la nécessité d’une technique vocale particulière. Pour noter tout cela, j’utilise personnellement un code couleur qui me permet de me repérer rapidement sur la partition ou les paroles du chant.

Vous pouvez découper le chant en plusieurs parties : une strophe, une phrase, un refrain, la division qui vous paraît pertinente et confortable. Choisissez un passage par lequel commencer, et écoutez-le, ou si vous êtes excellent lecteur, lisez-le.
Il s’agit à présent de le chanter dans votre tête et dans votre corps, mais sans la voix ! Si vous êtes lecteurs, lisez la partition dans votre tête tout en faisant comme si vous la chantiez, et ressentez dans votre corps ce qui se passe. Si vous êtes plus débutant, écoutez une version du chant tout en faisant également comme si vous le chantiez, en ressentant ce qui se passe dans votre corps.
Enfin, commencez à chanter vraiment, avec un corps bien réveillé et bien investi. Prenez toujours le temps de travailler un passage à la fois, d’abord la justesse de la mélodie, puis tous les autres paramètres. Petit à petit, collez bout à bout les passages pour arriver au chant complet.
Si un endroit « coince », observez ce que fait votre corps à cet endroit précis : est-ce qu’une crispation apparaît ? Si oui, vous pouvez rajouter un geste pour rediriger l’énergie de votre corps plus utilement. Est-ce que le corps est suffisamment investi, actif ?
N’hésitez pas à utiliser toutes vos astuces de technique vocale (le son du chat, de la sorcière, les voyelles, le « mm », etc etc).
Et enfin, un dernier élément, qui n’est pas des moindres : accordez-vous des temps de pause quand vous travaillez votre voix, et hydratez-vous suffisamment.
La fatigue vocale peut survenir vite, et dans ce cas, il est impératif de ne pas forcer. Un break, on laisse reposer la voix, et on reprend plus tard, dans de bonnes conditions.
Méthodologie pour l’instrument
Tout comme pour la voix, il est bon de commencer par se faire une idée globale de la pièce que vous désirez jouer.
Si vous êtes un excellent lecteur, prenez un temps pour lire la partition avant de la jouer. Si vous êtes plus débutant, écoutez une version ou plusieurs versions du morceau.
Vous pouvez ensuite noter des éléments qui vous paraissent importants : tempo, rythme, altérations accidentelles, changement de clé (principalement au piano) ou changement d’armure, nuances, phrasés.
Découpez le morceau en plusieurs passages : une phrase musicale, une strophe ou un refrain s’il s’agit d’accompagner un chant, un ensemble de mesures. Et portez votre attention sur un passage à la fois. Ce que je vous conseille, c’est de commencer par le début, puis la fin, puis seulement ensuite le milieu de la pièce musicale. Après, vous pourrez tout mettre bout à bout.

Ensuite, essayez de jouer dans votre tête en lisant la partition, sans l’instrument, mais avec vos mains et vos bras qui effectuent vraiment le geste. Si vous êtes débutant, cette phase peut être plus compliquée à appliquer. Dans ce cas, écoutez une version tout en imaginant que vous jouez votre partie de la même façon.
Là, vous êtes prêts à prendre votre instrument. Essayez de le jouer directement à la bonne vitesse, autant que possible. Rappelez vous, un passage à la fois. La mise bout à bout sera la dernière étape.
N’oubliez pas de prendre le temps de vous accorder des pauses régulières, et de bien vous hydrater.
Si vous sentez une douleur apparaître, ne forcez pas. Mettez-vous au repos, et reprenez le lendemain. Si la douleur revient et/ou persiste, n’hésitez pas à consulter un professionnel qui vous guidera de façon personnalisée.
Méthodologie juste avant un concert
Juste avant un concert, quand on maîtrise bien sa partie, on peut parfois avoir tout à coup des difficultés qui apparaissent : des erreurs se glissent dans le jeu musical, un passage ne passe plus, et la frustration apparaît.
C’est absolument normal ! Pas de panique !
Respirez, vous savez que vous le connaissez, ce morceau. C’est le moment pour ralentir votre tempo sur le morceau à jouer ou chanter, retrouver davantage de concentration au jeu ou au chant, se reconnecter au corps pour jouer ou chanter en pleine conscience.
Reprenez le temps de jouer des passages séparément, en conscience. Puis toute la pièce. Et faites-vous confiance !
Pour aller plus loin
N’hésitez pas à vous entourer pour bénéficier des conseils adaptés : à votre professeur, votre coach, ou à un kinésithérapeute ou un ostéopathe spécialisé dans le geste musical.
Vous pouvez également passer par le formulaire de la page Contact, ou me contacter sur les réseaux sociaux pour me poser vos questions.
Et vous ?
Avez-vous des trucs et astuces de travail ?
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