La respiration et la flûte traversière

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J’ai eu le plaisir de collaborer avec Angélique, du blog Apprendre-la-flute-traversiere.com, dans une vidéo qui aborde la santé des musiciens, et plus particulièrement des flûtistes, ainsi que la respiration du flûtiste. Dans cet article, je vous propose de retrouver quelques uns des sujets abordés ensemble. Vous trouverez le lien de la vidéo complète en bas de cet article.

Les particularités du flûtiste, du point de vue d’un kiné-ostéopathe

La pratique d’un instrument de musique, quel qu’il soit, impose des contraintes physiques au corps du musicien, lié à la forme de l’instrument et à la façon de le jouer.

Plus précisément dans le cas de la flûte, les points d’attention pour un professionnel de santé spécialiste des musiciens sont liés :

  • à la position asymétrique, c’est à dire la flûte sur le côté droit, avec une rotation du corps
  • à la position de la tête en rotation vers la gauche
  • aux épaules et aux mains, qui sont un point d’attention essentiel chez tout musicien
  • aux appuis au sol pour le jeu debout ou sur la chaise pour le jeu assis
  • et surtout à la respiration

Quels problèmes peut-on rencontrer le plus souvent chez un flûtiste ?

La pratique de la flûte traversière peut parfois engendrer des crispations, au niveau des mains, des bras, ou des lèvres. Cela peut même aller jusqu’à la crampe ou jusqu’à des tremblements, lorsque les musc les sont trop sollicités et fatiguent.

On rencontre également souvent des épisodes de tensions ou de douleurs au niveau de la nuque ou des épaules, ou en dos.

Enfin, il peut arriver, quand le corps n’est pas utilisé de façon optimale, que les difficultés rencontrées soient plus techniques : une moins bonne stabilité au niveau des mains, des problèmes de vélocité, ou une difficulté accrue à atteindre des notes aiguës par exemple.

La respiration et le flûtiste

L’importance de la respiration pour les flûtistes

La respiration est cruciale pour les chanteurs, mais aussi pour tous les musiciens, qu’ils jouent d’un instrument à vent ou non.

Sa fonction première, physiologique, est d’oxygéner le corps, les muscles, le cerveau… Sans respirer, impossible de jouer longtemps d’un instrument ou de chanter.

Chez les flûtistes, la respiration est particulièrement importante, puisque c’est elle qui donne naissance à la musique. D’ailleurs, la respiration pour les instrumentistes à vent est plus musicale que seulement physiologique : elle est au service du jeu, au service de la musique. C’est elle qui va donner le phrasé, l’intention musicale, l’émotion, les nuances…

La bonne maîtrise de la respiration permet au flûtiste de tenir les phrases musicales longues, mais aussi d’avoir le tonus nécessaire pour maintenir la justesse et pour atteindre les notes aiguës. Cette bonne maîtrise respiratoire permet également de gérer la pression d’air exercée au niveau des lèvres sur l’embouchure.

Quelques signes d’une « mauvaise » technique respiratoire chez les flûtistes

Plusieurs éléments sont à observer quand on parle de la technique respiratoire chez le flûtiste. Souvent, le geste respiratoire va être parasité par d’autres mouvements, qui vont diminuer son efficacité et/ou entraîner des contraintes sur le corps du musicien.

On peut notamment observer une respiration paradoxale, c’est à dire que le ventre va se rentrer à l’inspiration, au lieu de se gonfler. Cela va souvent de pair avec une tendance à soulever les épaules en inspirant. On observe également parfois une mise en tension du cou vers l’avant, avec une avancée de la tête, lors de l’inspiration.

Un autre défaut que l’on peut voir se développer assez facilement est l’affaissement de la cage thoracique au moment où le ventre se gonfle à l’inspiration, induisant ainsi un effondrement de la colonne d’air.

Lorsqu’une attention trop importante est portée sur la respiration, on peut avoir tendance à vouloir en faire « trop ». Le musicien va se focaliser sur l’inspiration uniquement et faire des expirations incomplètes. Au bout d’un moment, les poumons vont avoir du mal à laisser entrer de l’air frais, oxygéné, car ils seront encore en partie remplis d’air. On peut donc avoir la sensation de manquer d’air, et parfois même d’avoir la tête qui tourne.

Des difficultés surviennent si le diaphragme n’est pas suffisamment engagé

Dans un précédent article, je vous parlais de l’importance du diaphragme, et de l’importance du transverse. Si ces deux muscles ne sont pas suffisamment toniques, et recrutés avec assez d’efficacité, le musicien va se trouver face à des difficultés, telles que :

  • une perte de justesse du son
  • un manque de précision pour les staccato
  • des notes aiguës plus difficiles à atteindre
  • des difficultés à reprendre son souffle, ou à tenir sur des traits musicaux longs ou complexes
  • une sur-sollicitation des lèvres, qui vont se crisper, ce qui peut aller jusqu’à la crampe ou à des tremblements

Quelques conseils pour prévenir les blessures chez le flûtiste

Comme vous le verrez, ces conseils s’appliquent à tous les musiciens, quel que soit leur instrument, ainsi qu’aux chanteurs.

Tout d’abord, l’hydratation est essentielle. Idéalement, on conseille de boire 1,5 à 2L d’eau chaque jour. Mais il est important de penser à compenser les pertes d’eau liées à la transpiration, ainsi qu’à la consommation d’alcool ou de café, qui sont des boissons diurétiques.

La qualité du repos et du sommeil est également un point essentiel de la santé du musicien.

Il est important aussi de s’accorder des temps de pause lors des périodes de répétitions prolongées, et de bien organiser son travail avec l’instrument. Mieux vaut jouer 20 minutes par jour, plutôt que 2h une fois par semaine.

La position de jeu est un élément important, sur lequel je reviendrai probablement dans un prochain article. Il est absolument essentiel de prendre le temps de bien s’installer avec son instrument.

Enfin, je conseille toujours de prendre quelques minutes pour une petite routine d’échauffement avant de jouer : se reconnecter à son corps (par exemple avec un body scann), se reconnecter à sa respiration (par exemple l’exercice de la paille), jouer un morceau facile, une mélodie que l’on connaît bien, ou une gamme… Quelques minutes suffisent, et permettent de se mettre en bonne condition pour jouer de son instrument.

Les signes auxquels être attentifs

Lorsque l’on joue d’un instrument, il faut être vigilant aux crispations que l’on ressent. Souvent, ces crispations vont nous desservir dans notre jeu musical, voire nous empêcher de réussir à jouer un passage, un intervalle, une note.

Des crispations excessives qui perdurent peuvent aller jusqu’à l’apparition d’une douleur. Dans ce cas là, il est impératif d’éviter de forcer pour ne pas risquer de se blesser. Une douleur est un message du corps qui indique que quelque chose ne va pas. Observez son apparition, si elle est récurrente, sa localisation, etc.

Et surtout, n’hésitez jamais à vous faire accompagner par un professionnel spécialisé pour les musiciens.

Et vous ?

Connaissiez-vous l’importance de la respiration à la flûte, ainsi que les points d’attention auxquels être vigilants ?

Pour voir la vidéo complète, c’est ici que cela se passe : La respiration et le diaphragme

N’hésitez pas à me laisser un commentaire en bas de cette page ou à me contacter via le formulaire de la page Contact si vous souhaitez que j’aborde un sujet en particulier dans un prochain article.

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