Un autre incontournable du corps musicien : le muscle transverse

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Dans cet article, je vous propose d’aller à la découverte du muscle transverse. Peut être en avez déjà entendu parler, ou peut être ne savez-vous même pas qu’il existe un muscle appelé ainsi. Il est possible aussi que cela vous ait paru terriblement compliqué quand on vous en a parlé. Et si vous faisiez plus ample connaissance avec cet allié de votre pratique musicale ?

Le muscle transverse, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de la couche la plus profonde des muscles abdominaux. Il fait tout le tour de l’abdomen.

En réalité, il est constitué de deux parties musculaires, une à droite et une à gauche. Elles prennent leur origine à l’arrière et sur le côté du corps, au niveau des côtes basses, des vertèbres lombaires et des os iliaques (les os arrondis du bassin). En avant, elles se rejoignent sur une bande fibreuse. Cette structure fibreuse est le point de rencontre de tous les muscles abdominaux.

Pour aller encore un peu plus loin dans sa description, on peut observer qu’il est en deux parties. En haut du ventre, c’est le muscle le plus profond, mais très en bas, sa partie fibreuse passe en avant de toutes les autres couches.

Muscle transverse de face
Muscle transverse de profil

A quoi sert le transverse ?

Dans son livre « Abdominaux, arrêtez le massacre », le Dr Bernadette De Gasquet décrit le muscle transverse comme une gaine. J’ai toujours beaucoup aimé cette analogie, qui permet de comprendre facilement comment il fonctionne.

Le muscle transverse a pour fonction de contenir les organes de l’abdomen, il assure ainsi le maintien de la posture. Ces deux fonctions sont assurées par son tonus de base, c’est à dire son niveau de contraction au quotidien, sans effort.

On peut le contracter volontairement, en resserrant son ventre. Et il peut aussi se contracter par réflexion : par exemple quand vous éternuez, ou quand vous vomissez, c’est aussi lui qui va entrer en jeu. On peut noter que cette contraction réflexe est beaucoup plus intense que sa contraction volontaire.

Les seuls exercices permettant de le solliciter véritablement sont des exercices utilisant la respiration, dans lesquels on le contracte volontairement sur l’expiration. Il n’a pas d’action de mouvement d’une partie osseuse par rapport à une autre.

Le transverse et le diaphragme

Dans mon article sur le diaphragme, que vous pouvez retrouver ici, nous avons vu que le diaphragme se contracte pour l’inspiration, s’abaisse, et repousse les organes de l’abdomen, ce qui a pour effet de faire gonfler le ventre.

Or, nous venons de voir que le muscle transverse quant à lui a pour fonction de contenir les organes de l’abdomen, donc de resserrer le ventre.

inspiration
expiration

L’action du diaphragme est donc contraire à l’action du transverse. C’est justement là tout l’intérêt du couple diaphragme-transverse. Leur action conjuguée permet à la respiration de se faire de façon équilibrée, avec un va-et-vient des organes de l’abdomen, repoussés tantôt par l’un, tantôt par l’autre.

Le transverse chez les chanteurs

C’est en réalité le couple diaphragme-transverse que l’on va utiliser pour la gestion de l’air. Grâce à leur rapport de force qui s’ajuste au fur et à mesure de notre expiration chantée, nous pouvons maintenir la bonne pression d’air sous les cordes vocales, et donc avoir un bon geste vocal. Nous reviendrons en détail sur ces notions, ainsi que sur la notion de soutien, dans un prochain article.

Le transverse va également avoir toute son importance pour le maintien d’une posture stable et équilibrée, nécessaire au chant. Il participe à l’autograndissement, c’est à dire ce petit mouvement que l’on effectue lorsque l’on est debout et que l’on repousse les talons fort dans le sol, le bassin en légère rétroversion, et le crâne vers le ciel. Une bonne posture va permettre à tout le corps de fonctionner de façon optimale, et donc à la voix d’être davantage libre.

Une petite précision s’impose : quand je parle de posture, je ne parle en aucun cas d’une position dans laquelle nous nous mettons et dans laquelle nous restons figés. Il s’agit plus d’une notion d’ergonomie. Notre chant ou notre jeu musical ne doivent en aucun cas être figés dans une position sans en sortir, sinon le son devient étriqué et nettement moins confortable. Le mouvement reste présent, même à petite échelle.

Le transverse chez les musiciens

De la même manière que pour le chanteur, le couple diaphragme-transverse est essentiel pour tous les musiciens.

Chez les instrumentistes à vent, il va évidemment permettre la bonne gestion de l’air, qui permettra d’obtenir un son stable et harmonieux. Et comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, il agit dans le maintien d’une posture corporelle qui va favoriser la stabilité du son, et ce dans toutes les positions dans lesquelles nous choisissons de jouer.

Petite précision, comme indiqué plus haut : qui dit posture ne dit pas position figée.

Pour les autres instrumentistes, ces deux muscles travaillant ensemble vont permettre une respiration efficace, équilibrée et régulière. En plus de participer à la gestion des émotions, et notamment du stress, une respiration calme va aussi avoir pour effet de stabiliser le son, en stabilisant les gestes. Le couple diaphragme-transverse bien utilisé va également favoriser une posture stable, un équilibre corporel, qui vont faciliter le jeu musical en permettant au corps d’être à la fois libre et précis dans ses mouvements.

Le transverse, allié des chefs de choeur et d’orchestre

Le transverse est un des muscles essentiels du maintien de la posture du corps. Quand il est tonique, il va permettre une meilleure stabilité du corps lors de la direction, permettant donc des gestes stables et maîtrisés. Il va aussi participer à ce que l’on appelle l’ancrage, ou enracinement.

Quand on parle d’ancrage, on se représente une sensation d’appui profond et stable dans le sol. Dans les arts martiaux, on parle de hara, et on localise cette zone lui correspondant dans le bas du ventre. C’est le centre dans lequel on puise force et stabilité. Cela permet de recruter l’intensité nécessaire dans les gestes de direction de choeur ou d’orchestre. L’activation de ce hara se fait notamment via un bon tonus du transverse, accompagné du périnée dont je parlerai plus en détails dans un prochain article.

Et de la même façon que pour les instrumentistes ou les chanteurs, la maîtrise de la respiration et notamment de la gestion du flux d’air grâce au couple diaphragme-transverse est essentielle pour le chef de choeur ou d’orchestre.

Et vous ?

Que saviez vous sur le transverse avant la lecture de cet article ?

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